C’est avec quatre romans que commence cette année de lecture. Deux policiers, le très prenant ADN de Yrsa Sigurdardottir puis Indésirable de Yrsa Sigurdardottir dont j’ai adoré la chute. Et deux romans de littérature générale, comme on dit : l’indispensable Amant, de Marguerite Duras et la tout à fait dispensable Petite foule de Christine Angot que je n’ai d’ailleurs pas fini.
Avec la rentrée, les essais et textes de réflexion ont pris la suite. Cela a très bien commencé avec L’assignation, de Tania de Montaigne, un texte incontournable pour qui s’intéresse au racisme et au privilège blanc avec en écho le collectif Noire n’est pas mon métier dont le point de vue n’est pas si différent. Rebecca Solnit est elle moins percutante dans Ces hommes qui m’expliquent la vie mais demeure intéressante contrairement à Susan Sontag dans Tout, et rien d’autre qui s’est malheureusement révélé fort assommant.
Après une petite récréation réjouissante en mode bédé, Vagin Tonic de Lili Sohn, c’est Olympe de Gouge qui a pris la suite avec À la reine, les droits de la femme, déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ; l’époque change le style mais la revendication est la même. Par contre son L’esclavage des noirs ou l’heureux naufrage s’est révélé illisible. Qu’importe ! Mona Chollet et ses Sorcières ont su faire le lien entre les époques et clore avec plaisir cette séquence féministe.
Avec l’année nouvelle, j’ai enchaîné les romans, avec plus ou moins de bonheur. Côté moins, je range Ça raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard qui m’a fort ennuyée. M’est également tombé des mains Doggerland d’Élisabeth Filhol si didactique que l’histoire s’y perd. Sarah Waters, de son côté, avec Derrière la porte n’a pas su me convaincre en dépit d’un réel désir de découvrir cette incontournable autrice lesbienne. Enfin, j’ai été attirée par Beatrice Palmato d’Édith Wharton mais ne suis vraiment pas rentrée dedans. Ça arrive.
Côté plus ou moins, La malédiction de Gabrielle (Tome 1) - Le fléau de Dieu de Andréa H Japp est forcément bien foutu mais sans doute que le sujet ne me passionne pas. J’ai également découvert Maj Sjöwall et Per Wahlöö avec leur premier roman Roseanna, que j’ai trouvé ennuyeux avant de me prendre au jeu. Je range également ici Le Jardin Arc-en-ciel de Ito Ogawa dont j’avais beaucoup aimé La Papeterie Tsubaki lu quelques semaines plus tôt ; ce jardin lesbien est agréable à lire mais il m’est si étranger dans son désir d’ordre hétérosexiste sur fond d’homoparentalité … Je ne me referai pas.
Côté plus, je me suis régalée avec deux policiers venus du Nord, Qaanaaq de Mo Malo avant de retrouver l’attachant inspecteur Ari Thór dans Sótt, quatrième de la série de Ragnar Jonasson. Dans un autre registre, la découverte de Virginia Woolf à travers Mrs Dalloway a été des plus agréable ; l’écriture, ça reste l’écriture ! Elle me renvoie directement à l’époustouflant Suiza de Bénédicte Belpois, une écriture du désir absolument incontournable !
J’ajoute dans ces plus le très émouvant N’BA de Ayé Cissoko, L’hibiscus pourpre de l’incontournable Chimamanda Ngozi Adichie dont je suis réellement fan et une bédé, Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin, d’Émilie Plateau et Tania de Montaigne, une histoire méconnue narrée tout en tendresse et activisme.
Mon année de lecture numérique se termine avec Harry Potter à l’école des sorciers de Emily Walcker que j’ai lu pour être en phase avec mes élèves judokas. Je me suis un peu ennuyée passé un tiers. Ce n’est pas si étonnant. Et l’été continue avec un texte de réflexion dont je vous parle l’année prochaine.