Extraits
L’en-vie…
L’orgasme est inconnu. Le gouffre est immense. Le vide l’appelle. La membrane est à vif. Jeanne s’exfolie. Un cri, lugubre, vibre de son antre à sa glotte et se répand, interminable, en un sanglot primal.
L’amour…
Faire la vaisselle, c’est dire que l’on remangera ensemble, que le désir peut revenir au creux de l’assiette qu’une paire de blanches mains a purifiée des souillures du repas précédent.
— C’est sûr.
— C’est carrément certain.
À un point que l’on se demande pourquoi personne n’y avait songé avant.
La mort…
Charlotte s’est avancée d’un pas. Elle est à portée de lèvres. Elle pose sa main sur son épaule, plie les genoux, incline la tête et…
— Mon Dieu !
Barbara a crié. Charlotte s’est effondrée, entraînant son admiratrice dans sa chute. Elle gît à terre, l’œil terne. Ulrike se redresse, passe sa main sous sa nuque.
— Vous… me devez… un… baiser…
Définitivement conquise, Ulrike gobe le dernier souffle de sa princesse.
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Note : Le premier volet des aventures de Jeanne et Zoé est publié sous le titre Once upon a poulette, roman lesbien.
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Critiques
« Cy Jung montre dans ce roman que, s’il est facile de tomber amoureuse, il est plus difficile de vivre un grand amour, ce qui est le fait de Jeanne et Zoé. On voit vivre les deux amantes au sein de leur famille adoptive, un groupe d’amies décrites avec beaucoup d’humour qu’il s’agisse des ex-amantes de ces dames, d’une écologiste, d’une libertaire ou des adeptes de la drague dans le monde de la nuit. »
« Jeanne et Zoé sont toujours aussi amoureuses l’une de l’autre. Mais, habituées à leur indépendance et leur solitude, elles s’interrogent sur leur relation, ce qu’elle implique, où elles vont, comment la définir et la créer. (…)
« Une suite réussie à découvrir. »
« [Ce roman] n’a de germanique que le titre, car la suite des tribulations de Jeanne et Zoé se digère plus facilement qu’une choucroute arrosée de litres de bière : elle s’avale d’un trait. »
« La suite des péripéties de Jeanne et Zoé gagne en profondeur ; elle est faite de l’incertitude de ces deux femmes… et des nôtres ! »
« Cy Jung (…) améliore Once upon a poulette en approfondissant les personnages principaux qui acquièrent de l’épaisseur et de la cohérence. (…) le milieu lesbien actuel de Paris est souvent rendu de façon désopilante et comme un miroir ironique du milieu que nous dépeignent les Américaines. (…) Un bémol : trop de points de suspensions (…) et une mauvaise construction de sans que, lequel, contrairement à avant que, ne demande pas le ne supplétif. Cette remarque vaut un crayon de moins dans la cote ci-dessus. »
« (…) Sans être un chef d’œuvre, ce Poulette 2 nous fait oublier Hétéro par-ci… De surcroît, il nous conforte dans l’idée que Cy Jung, en creusant davantage son propos et l’analyse de ses personnages, pourrait bien mettre à jour un petit trésor. Alors, disons-lui courage… »
« Avec le même style qui nous avait charmé ses deux romans précédents, [Cy Jung] explore une fois de plus les tréfonds de l’âme lesbienne. Ce que je viens d’écrire est en fait affreusement réducteur, tant cette histoire (…) d’amour est universelle. (…) Pris dans un tourbillon (…), le lecteur de Es ist eine poulette rencontrera des personnages qui ne lui plairont pas au premier abord, d’autres qui lui seront d’emblée sympathiques. Mais le maestro a lancé la musique, Cy Jung conduit l’orchestre des sentiments d’une main amusée et lucide, et nous sortons de ce roman rassurés sur nos propres égarements. »
« Plonges-vous dans le réseau des ex des ex, des futures et des futurs ex, du marché bio à la Gay Pride de tous les dangers… »
« (…) Le sujet principal de ce roman purement lesbien est cette histoire d’amour. Mais, même si la petite intrigue policière qui s’y greffe n’est qu’un aparté, elle est plutôt bien amenée. Enfin, least but not last, les scènes de cul sont plutôt chaudes et nombreuses. Et rien que pour elles, il faut lire ce troisième roman de Cy Jung ! »
« (…) Nous retrouvons avec plaisir les remises en question et les incertitudes des deux protagonistes, toujours ensemble et, toujours étonnées par tant de bonheur. (…) Un roman très réussi qui se déroule dans le Paris by Night des lieux lesbiens et des événements festifs du milieu gay (…) [qui] reste comme le tout premier très fortement marqué de l’empreinte de l’auteur. Et, nul ne doute que les scènes torrides entre les deux jeunes tourterelles ne manqueront pas de vous… émouvoir. »
« Voici la version teutonne du célèbre Once upon a poulette. (…) Les histoires de couples se trament. Histoire d’indépendance et d’appartenance, histoire d’amour et de cul, la vie en somme. On y retrouve une Cy Jung au mieux de sa verve avec des tournures d’anthologie, une écriture vive, un style acéré, identifiable entre mille. »