Virginia Woolf à Violet Dickinson.
Quand je croise par hasard un être d’exception,
Une voix, une odeur, un regard, des tétons,
Mes sens s’affolent et mon cœur se fige,
Je succombe aussitôt à cette muse callipyge.
Je minaude un instant en cherchant le détail
Qui m’indiquera si j’ai une chance qu’elle défaille.
Comment puis-je savoir sans signe ostentatoire
Si elle est hétéro ou sœur d’abreuvoir ?
C’est mon drame, je le dis et vous prie instamment
De vous battre avec moi pour que dorénavant
Les femmes qui aiment les femmes adoptent un kangourou,
Cet animal superbe qui rime avec goudou.
Mieux qu’une double vénus cachée sous une veste,
Mieux qu’un rainbow flag ou un timide geste
Mieux que la francisque dont l’histoire est houleuse
Le kangourou mesdames est signe de femme heureuse.
Ce tendre compagnon vous rendra mille services
Sa poche est très pratique, ses sauts sont un délice.
En toute circonstance, son poing peut vous défendre
Contre la haine de ceux pour qui nous sommes à pendre.
Alors, je vous en prie, osez le kangourou !
En ville, à la campagne il est du meilleur goût.
Et quand vous croiserez un être d’exception
Une voix, une odeur, un regard, des tétons,
Vous pourrez en toute quiétude, ça, je vous le dis
Partager avec elle votre amour des wallabies.